Hélène Iratchet
En résidence à Saint-Etienne j’ai commencé par acheter des fauteuils sur Leboncoin suffisamment gros pour pouvoir me glisser dedans.
Puis j’ai disséqué, déliré avec l’objet jusqu’à obtenir une forme qu’on pourrait qualifier d’ auto-fiction chorégraphique ou conférence gesticulée sur la danse contemporaine et différents thèmes de l’actualité.
En donnant littéralement la parole à l’objet (ici le fauteuil, via une voix off) et en m’adressant moi-même directement aux spectateurs la pièce articule joyeusement des moments de discours sur la société de consommation, sur l’écriture chorégraphique, l’espionnage et des moments chorégraphiés.
Pour cette performance j’ai choisi de prendre la parole, de raconter des histoires pour casser le quatrième mur que je ne voulais pas « construire dans le musée ».
Je raconte donc différentes histoires sur la création, sur l’espionnage en partant d’une expérience supposée personnelle mais totalement fictive.
« Je ne suis pas Edward Snowden mais je vais vous révéler des choses que la plupart d’entre vous ignorent, sauf ceux qui font comme moi, mais qui ne l’ont pas dit à leur entourage, à leurs familles. Voilà, les renseignements secrets français travaillent avec Leboncoin. Une grande quantité d’objets sont captés sur Leboncoin par le service auquel j’appartiens maintenant et qui place des micros dans les objets avant de les remettre à la vente sur le site. »
« En travaillant pour la DGSE je suis passée du statut d’intermittente au statut de fonctionnaire et je me sens plus libre de créer maintenant. «
» Bonjour, on sait que vous vous appelez Hélène Iratchet, que vous êtes chorégraphe. On sait que vous travaillez avec des fauteuils, on sait que vous avez fait des recherches sur nous. On a quelque chose à vous proposer. «
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